21.06.2018

Le Solstice d’été ou le Feu de Purification

Alors, ce qui a été semé au printemps, en Bélier…

 

L’été développe sa maturité sous les signes de la chaleur et de la lumière (Cancer- Lion- Vierge), lorsque la terre ensemencée rayonne de ses largesses, l’être repose sa fatigue due aux saisons précédentes et lave dans la mer (Neptune, maître ésotérique du Cancer) les impuretés dont il éprouve le besoin de se défaire. ..Car c’est à l’été que l’ombre est investie de lumière. Le Feu achève et complète la purification des eaux.

Le solstice d’été, ce moment où le Soleil, symbole du Soi, est au plus haut du Ciel boréal, où les jours sont les plus longs de l’année et la lumière à son apogée, marque un temps d’arrêt ou « intermède », à partir duquel vient son retrait progressif. Le Soleil apparent « s’efface » petit à petit ;  « de l’obscurité à la lumière », « de la mort à l’immortalité ».

Le solstice d’été correspond à l’entrée du Soleil en Cancer tropical, signe dans lequel la terre est à l’aphélie du Soleil, elle en est le plus éloignée.

Le Cancer, dont le régent exotérique est la Lune, mère de la forme, symbolise l’incarnation, le corps (quaternaire), véhicule de l’âme, mais également sa prison (tombeau de l’âme). Le Cancer symbolise l’oiseau rouge dans la tradition chinoise.

Le Soleil, à son Zénith, l’égo développé, doit maintenant laisser la place, et sa domination mourir, pour se faire réceptacle de l’œuvre, le Fils. « La mère meurt pour que l’enfant vive ».

L’été, dans sa sobriété intérieure, donne à la nature de l’Esprit sa dimension Divine que le disciple traduit dans sa Volonté de n’être que son instrument.

Ainsi, le mantra du Cancer :

« Je bâtis une maison illuminée et je l’habite », beaucoup de vies ont été nécessaires pour bâtir cette maison illuminée qui n’est autre que le corps causal.

 

Il s’agit à présent « d’investir » la forme, tel Zeus, Jupiter, (exalté en Cancer), l’Esprit, inséminant toutes les formes…

Zeus est « Esprit » et Vénus est « le Mental » et la « matière », ce n’est que par l’union des deux que l’on peut atteindre l’éveil, car l’esprit et la matière sont indissociables. Et selon l’aphorisme occulte « la matière est esprit à son niveau le plus bas et l’esprit est matière à son niveau le plus haut »[1].

En sidéral : la réalité du Ciel, le solstice correspond à la constellation des Gémeaux, les deux frères. L’un ne peut exister sans l’autre. Les étoiles Castor et Pollux expriment cette réalité que la lumière de l’un dépend de l’ombre de l’autre. Les Gémeaux se meuvent vers la Balance et la Balance relie les deux dans les Gémeaux.

Ainsi en est-il du symbole du Tao, où l’un est contenu dans l’autre, signifiant le mouvement perpétuel de l’alternance, l’un engendrant l’autre et ne pouvant exister sans lui. Le plus grand commandement du Christ (Neptune) « aime ton ennemi comme tu t’aimes toi-même ».

La lumière de Castor décroît au profit de Pollux, la lumière de la personnalité décroît au profit de celle de l’âme.

Le mantra des gémeaux :

« Je reconnais mon autre soi et dans l’effacement de ce soi, je croîs et luis. »

Ainsi Jean Baptiste, au seuil de la seconde initiation celle du baptême par l’eau,  voyant le Christ, dit : « Il faut qu’Il croisse et que je diminue », Jean III, 30.

Les gémeaux sont l’expression de « l’étoile du Christ ».

Vénus (maître ésotérique des gémeaux), n’est autre que Salomé qui demande à Hérode la tête de Jean-Baptiste, ainsi, elle ouvre le chemin menant à l’initiation, et libère l’accès à la vie. Elle initie le chemin de l’Amour, qui ne peut être pris que par le sacrifice du mental (l’autre-soi), source de séparation et de fermeture du cœur.

Les Gémeaux, agent du Rayon II Amour-Sagesse, deviennent le « messager » lorsque Vénus, le mental s’efface pour laisser la place à l’âme divine, l’ange solaire.

Jean Baptiste, le messager, celui qui précède le Christ, baptise dans les eaux, symbolisant le processus de purification préalable à la naissance.

Le Christ est celui qui baptise par le feu.

Salomé est le Christ, Vénus, maître hiérarchique du Capricorne, l’Initiatrice, la Shakti. Shakti ne se révèle que par Shiva, aspect Volonté, Rayon I.

L’Axe solsticial « Capricorne- Cancer », de Jean Baptiste (24 juin) au Christ (25 décembre), l’apparition de l’été est conditionnée par l’anéantissement de la gloire de l’égo, arrivé au zénith de sa carrière, l’été est l’hiver, lieu de la véritable Naissance !

L’apothéose du Christ ressuscité est le commencement de la vie Christique.

L’illumination n’est autre que l’âme qui se voit elle-même à travers son corps astral comme l’émanation de la pure lumière, reflet de l’Esprit (Neptune), l’hiver est l’été.

Il regarda et dit : « J’aperçois les hommes, mais j’en vois comme des arbres, et qui marchent » Marc, VIII, 24.

L’arbre est le symbole de la verticalité, de la colonne vertébrale (Lion), de l’Homme Cosmique reliant le Ciel et la Terre, l’Esprit et le corps.

Neptune (maître ésotérique et hiérarchique du Cancer), le cœur du Soleil, est le principe duquel l’arbre tire sa substance de Vie, celle d’Amour-Sagesse (Rayon II).

Sa particularité est de se tourner vers le Soleil, tel le disciple faisant don de son mental au Maître, signe de son obéissance occulte.

L’arbre, l’ascension et la montagne sont synonymes et interchangeables, ils sont des symboles de verticalité, par le Feu.

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Acrisios, Roi d’Argos, avait une Fille, Danaé…Belle…

Vénus est la lumière dans la forme, qui se manifeste par « la beauté irradiante ».

« La vraie beauté est un rayon qui émane du fin fond de l’âme, qui illumine le corps comme la vie qui surgit des profondeurs de son germe et donne à la fleur sa couleur et son parfum. »

Malgré cela, désireux d’un fils, il se rendit à Delphes demander aux Dieux si ce vœu se verrait exaucé.

La prêtresse ajouta à sa négative réponse, la funeste prophétie de sa propre mort, donné par un fils, né de Danaé.

Selon elle, la seule façon pour lui, d’y échapper, serait de tuer sa fille et de le faire lui-même pour s’assurer de sa mort.

Les meurtres parricides étant sévèrement punis par les Dieux, il ne sut s’y résoudre, mais fît construire une tour d’airain dont le toit, s’ouvrant sur le Ciel,  permettait à l’air et à la lumière d’y pénétrer,

L’âme est un miroir, elle ne peut refléter en même temps le Ciel et la Terre. Lorsque l’un s’efface, l’autre apparaît,

« De tel que cela m’apparaît (saturne) à ce qui est (Neptune)… »

Le miroir et la coupe sont les attributs de Vénus. Ankh (la croix ansée) égyptien signifie  « miroir », symbole de l’immortalité et d’Isis. Tous les pharaons sont des attributs solaires, et dès lors accompagnés d’Ankh.

Danaé, dans cette chambre secrète et close comme une tombe, vécut en captive.Purifier le mental de ses motivations et de ses mobiles, c’est amener plus de lumière dans le corps de désir, jusqu’à ce que celui-ci soit un parfait reflet de l’Esprit qui siège en haut (centres supérieurs de la tête)..

Un jour, de ces longs jours où elle n’avait plus que le Ciel et la Lumière en contemplation, un événement mystérieux se produisit : tombant du Ciel, une pluie d’Or inonda sa chambre,

La contemplation, la qualité de Saturne en tant que neutralité, c’est l’absence de ce mental qui obstruait la vue.

Sans même que quoique ce soit fût dévoilé, Danaé se savait enceinte du Dieu, car c’était Zeus qui venait à elle, sous cette forme.

Par le sacrifice, l’âme est révélée en tant que fils de Dieu (Neptune), la Monade.

L’Or est reconnu par le feu (Vénus, la nature féminine).

Vénus, Don de soi, est réceptive, Solaire. Être enceinte de Dieu et s’abandonner dans l’acquiescement de soi, c’est offrir sa propre matière ou l’expansion de l’amour inconditionnel, le Soi. Vénus, miroir de mon âme »

Danaé cacha à son Père, le Roi, qu’elle portait en elle l’enfant, elle lui cacha aussi sa naissance jusqu’à ce que l’existence de Persée fût révélée…

Persée, ce « demi-Dieu » commençant sa vie dans le secret, traversant les eaux, l’âme, révélant par l’épreuve, l’héroïsme de sa nature… (Voir mythe en relation avec le bélier)

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Dans la fusion de Jupiter et Vénus apparaît l’Amour-Sagesse.

Vénus est l’amour intelligent (Rayon V), le cœur et la tête sont fusionnés, l’amour abstrait/spirituel se distingue de l’amour concret/charnel.

Jupiter (Rayon II) est l’amour intuitif, ainsi la véritable hiérogamie a lieu dans le secret, car l’amour est secret.

Ne pénètrent dans la chambre nuptiale (corps causal) que les époux consacrés, purifiés de toute émotion de l’astral.

C’est au sommet de la montagne (Capricorne), le jardin secret de Dieu qu’à lieu la rencontre de Shakti et de Shiva. L’épouse, la nature purifiée et dépouillée de ses attributs extérieurs, peut enfin communier avec l’époux, l’Esprit dans le centre supérieur de la tête.

Car Shiva siège en haute montagne : la Nature s’élève et l’Esprit descend.

Jupiter est le gouverneur de la deuxième initiation, par laquelle la nature astrale est sacrifiée, au profit de la sagesse. Il est également gouverneur de la cinquième Initiation l’Ascension ou Révélation.

De même, Vénus gouverne la deuxième initiation, par laquelle la nature de désir est purifiée encore davantage. Elle gouverne également la troisième Initiation, la Transfiguration, celle qui disperse l’illusion du mental.

Neptune est absorption, abstraction des latéralités, (Ida et Pingala ou Lune et Soleil).

Lorsque les deux fleuves affluent dans l’océan (Ajna), on ne peut faire de différence entre les deux.

Les Gémeaux constituent la clé de l’éveil, l’un dans tous les « soi », « acceptation », « expansion ».

Quand l’Amour naît en haut, la vision juste apparaît,

Hamsa Soham «  Je suis cela et cela c’est moi ». C’est le mantra royal de l’Initié « Homme-Lion » (Narasimha).

« L’union de l’homme et de la femme est un enfantement … »

«  C’est dans le vivant mortel, la présence de ce qui est immortel »

Le bel arbre de la conscience qui ne connaît pas de dualité, s’étend à travers le monde triple. Il porte la fleur et le fruit de la compassion et il s’appelle service aux autres.

« Dans la plénitude de la Rose du Jardin de Vénus, la liberté sonne la clarté de l’aurore à venir.

Sur le sentier qui mène vers la fine pluie perlée, Le chant d’Amour et de Grâce trace le mouvement.

Dans le Silence simple de la résonance à soi-même, la roue de l’impermanence se tourne vers la Balance. L’équilibre du regard sensible éloigne le contact du point perpendiculaire de la séparation de la spirale de l’ignorance « .

Méditation du Maître Inconnu

 

« La plus grande Lumière oblitère la petite lumière « .

[1] A. Bailey, Astrologie Esotérique, p.305.

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